Le berceau de ma culture musicale est la musique de film. Lorsque j'étais enfant, regarder des films en famille était une tradition sacrée et c'est sans doute à ces occasions que j'ai ressenti mes premières grandes émotions musicales. Mes Beethoven et mes Mozart à moi s'appelaient Georges Delerue, Francis Lai, Philippe Sarde, Ennio Morricone ou Wladimir Cosma.
J'ai rapidement compris une chose, c'est que la musique a le pouvoir de se charger d'un cortège d'émotions qui lui étaient a priori étranger. Lorsque l'on écoute la musique d'un film, l'émotion du film vient s'ajouter à la simple beauté de la musique. Lorsque l'on écoute une chanson de notre adolescence, ce sont nos souvenirs ou la nostalgie de cette époque qui viennent se superposer à la musique.
Dès lors, lorsque je me retrouvais seul au piano, il y a toujours eu un film invisible derrière mes notes, une histoire ou simplement la vie qui nourrissait la musique qui sortait de moi.
Cela explique aussi le fait que j'aie tellement aimé composer de la musique en inter-action avec l'écriture, la mise en scène, l'image, le mouvement. Vous trouverez ici les traces de ces multiples collaborations commencées il y a longtemps déjà. Ma première musique de théâtre fût composée alors que j'avais 18 ans.